SOURCE REUTERS
La France décroche par rapport à l'Allemagne en termes de compétitivité et cette tendance risque
d'entraîner des divergences qui menaceront la zone euro, selon une étude réalisée pour le ministère de l'Économie. Pour enrayer ce phénomène, le cabinet d'analyse économique Coe-Rexecode, qui a présenté cette étude jeudi au ministre de l'Industrie, Éric Besson, prône un "pacte" entre pouvoirs publics et organisations syndicales et professionnelles. Ses pistes : prendre en compte l'impératif de compétitivité dans toute réforme de la fiscalité ; Permettre des négociations salaire-durée du travail-emploi dans l'entreprise ; Donner une plus grande importance à l'emploi dans la gestion conjoncturelle ; Axer plus nettement l'effort de formation et de recherche sur le couplage recherche-industrie et mettre rapidement en oeuvre une mesure forte de recalage des coûts industriels en France.
"La compétitivité des territoires français connaît un véritable décrochage" et "sans un terme rapide à cette divergence, les scénarios tendanciels seraient préoccupants", écrit Coe-Rexecode. "La persistance d'un tel écart avec une même monnaie se traduirait inévitablement par une disparité des niveaux de vie entre les deux pays et pourrait menacer, à terme, la cohésion de la zone euro", poursuit le cabinet d'analyse économique. Parmi les indicateurs mis en avant dans l'étude :
- Les exportations françaises étaient égales à 55 % des exportations allemandes en 1990 contre seulement 40 % aujourd'hui.
- La France a perdu son seul avantage comparatif : des prix moins élevés.
- Les marges de l'industrie française ont été comprimées, car les entreprises n'ont répercuté sur leurs prix qu'une partie de la divergence des coûts salariaux et d'approvisionnement.
Les auteurs expliquent la divergence des coûts entre France et Allemagne par des politiques du travail opposées, l'Allemagne ayant réformé son marché du travail et adopté une politique de compétitivité, tandis que la France mettait en oeuvre une réduction de la durée du travail "uniforme et coûteuse". Les mesures prises récemment en France (pôles de compétitivité, Crédit impôt recherche et Grand emprunt) vont dans le bon sens, mais "ne permettront pas d'endiguer la contraction de l'industrie française avant 5 à 10 ans", poursuit l'étude
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