vendredi 29 avril 2011

Comment prédire l'allure d'un tatouage avec l'âge

Cet homme porte fièrement son tatouage représentant le... (Photo: Archives Reuters)
Agence France-Presse
Londres
Quel point commun entre Angelina Jolie, David Beckham et la femme du premier ministre britannique Samantha Cameron? Tous trois portent un tatouage, qui vieillira plus ou moins bien selon leur qualité de peau, la taille du dessin ou l'exposition au soleil, révèle une étude.
Un chercheur britannique a mis au point un modèle mathématique permettant de prédire l'allure d'un tatouage sur une longue durée, 20 ans après le dessin initial.
Prévoir la diffusion sous la peau d'un tatouage est à la fois important en terme de santé, les encres étant pour la plupart des métaux lourds comme le mercure, le plomb, le nickel ou le zinc, et d'un point de vue esthétique.
«Les tatouages sont incroyablement populaires, plus d'un tiers des jeunes américains de 18-25 ans sont tatoués», explique Ian Eames, de l'Université britannique UCL (University College London). «Beaucoup a déjà été fait pour tracer l'évolution des particules d'encre sur quelques mois, mais on en sait beaucoup moins sur leur évolution à long terme».
Le chercheur a étudié la dispersion de l'encre dans les couches de la peau pour aboutir à une formule mathématique, qu'il a ensuite appliquée à plusieurs tatouages pour dessiner leurs contours à long terme.
L'injection d'encre a d'abord pour effet une réaction immunitaire, les globules blancs affluant pour évacuer les déchets. Une partie de l'encre est alors éliminée à travers le système lymphatique, tandis que le reste est capturé dans les cellules (fibroblastes) sous la surface de la peau. Au fur et à mesure du vieillissement, les particules d'encre vont se diffuser sous la peau alors que les cellules se divisent ou meurent.
«Le type de peau, l'âge, la taille du tatouage, l'exposition au soleil et le type d'encre utilisée ont tous une influence sur la manière dont le tatouage va se disperser avec le temps», estime le professeur Eames.
«De façon générale, mon étude montre que les détails fins du tatouage se perdent les premiers, tandis que les lignes plus épaisses sont moins affectées. Des tatouages finement dessinés peuvent avoir l'air très beaux quand ils sont réalisés, mais ils ont tendance à perdre leur définition après 15 ans», observe-t-il.
Les grands tatouages se comportent mieux sur la durée que les plus petits, constate aussi l'étude publiée jeudi dans la revue spécialisée Mathematics Today.