Les recherches précédentes laissaient penser que le pôle Sud de la planète rouge était presque entièrement formé de glace d'eau et que la glace carbonique --dioxyde de carbone (CO2) sous forme solide-- n'en recouvrait que la surface.
Cette découverte révèle que d'importantes quantités de l'ancienne atmosphère de Mars pourraient bien être piégées dans ces blocs de glace carbonique, note Roger Phillips, un géophysicien au Southwest Research Institute à Boulder dans le Colorado (ouest), principal auteur de cette communication.
Ces dépôts de glace carbonique au pôle Sud, estimés à près de 12 500 kilomètres cube --l'équivalent du Lac Supérieur aux États-Unis-- pourraient contenir l'équivalent de 80% du CO2 se trouvant aujourd'hui dans l'atmopshère martienne.
Ces observations faites à l'aide du radar à bord du MRO (Mars Reconnaissance orbiter), capable de pénétrer profondément à l'intérieur de la planète, indiquent que cette glace carbonique se gazéfie de plus en plus pour se retrouver dans l'atmposhère de la planète.
L'atmosphère martienne est formée à 95% de CO2 contre moins de 0,4% pour l'atmosphère terrestre beaucoup plus dense et constituée à 78% d'azote, 21% d'oxygène et 0,93% d'argon.
«Au total aujourd'hui, la moitié du CO2 de Mars se trouve sous forme de glace carbonique piégée au pôle sud et l'autre moitié est dans l'atmosphère», explique Roger Phillips.
«Mais à certaines autres périodes la quasi-totalité de ce CO2 peut-être gelé ou sous forme gazeuse dans l'atmosphère», selon les variations de l'inclinaison de l'axe de rotation de Mars qui font qu'une plus grande partie du pôle Sud est plus chaud ou plus froid, ajoute-t-il.
Un accroissement du volume de CO2 dans l'atmosphère créerait des vents plus puissants, provoquant davantage de tempêtes de poussière et également de plus grande intensité.
Autre conséquence d'une atmosphère martienne plus dense: les superficies où l'eau peut rester à l'état liquide en surface sans bouillir sont plus étendues.
Ces chercheurs ont développé un modèle informatique dans lequel ils ont intégré les variations connues de l'axe de rotation de Mars qui montre que sept changements complets de la masse totale de son atmosphère --état solide ou gazeux-- auraient pu se produire en 100 000 ans ou moins.