Le décollage d'Endeavour avec six astronautes à bord dont un Italien, est prévu à 15h47 du Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral (Floride, sud-est), au milieu d'une fenêtre de tir de dix minutes.
La météo est encourageante avec 80% de chances de conditions favorables au moment du décollage, a indiqué mardi Kathy Winters, météorologue de la base aérienne de Cap Canaveral.
Pour le reste, aucun obstacle ne paraît empêcher l'envol d'Endeavour, la plus récente navette de la flotte lancée la première fois en mai 1992 et qui a remplacé Challenger, détruite dans une catastrophe en 1986.
L'intérêt médiatique suscité par le dernier lancement d'Endeavour est d'autant plus grand que la représentante Gabrielle Giffords, épouse du commandant de bord d'Endeavour, Mark Kelly, blessée par balle à la tête lors d'une attaque dans l'Arizona en janvier, sera au Centre Spatial Kennedy pour y assister.
«C'est vraiment remarquable qu'elle puisse être à ce lancement historique, une chose qu'elle n'aurait absolument pas voulu manquer», a observé son porte-parole CJ Karamargin.
«Elle a retrouvé toute sa personnalité mais elle a du mal à parler et à marcher», avait dit Mark Kelly, interviewé lundi par la chaîne de télévision CBS.
La présence au lancement du président Barack Obama accompagné de sa famille amplifiera aussi la couverture de l'événement, qui pourrait toutefois pâtir de l'énorme intérêt manifesté aux États-Unis pour le mariage du prince William et de Kate Middleton, certes prévu beaucoup plus tôt dans la journée de vendredi, à la faveur du décalage horaire.
Seulement deux présidents américains en exercice ont assisté à un lancement en Floride, Bill Clinton pour une navette spatiale en 1998 et Richard Nixon, en novembre 1969 pour le vol d'Apollo 12, deuxième à poser des Américains sur la Lune.
Le principal objectif de la mission de 14 jours d'Endeavour est l'acheminement à l'ISS du spectromètre magnétique Alpha 2 (AMS), un module expérimental en physique fondamentale de sept tonnes et de deux milliards de dollars visant à s'attaquer aux plus grands mystères de l'Univers, comme l'existence de l'antimatière ou de la nature de la matière noire invisible.
L'AMS pourrait fournir une moisson d'informations scientifiques «d'une énorme importance» pour la compréhension de l'univers, selon Bill Gerstenmaier, responsable des programmes spatiaux de la Nasa.
C'est la première fois qu'un spectromètre magnétique sera envoyé dans l'espace, rappelle-t-il.
L'AMS est le fruit d'une collaboration internationale dirigée par le professeur Samuel Ting du Massachusetts Institute of Technology (MIT), prix Nobel de physique et initiateur du projet.
Quelque 60 laboratoires de 16 pays y participent avec une contribution majeure des États-Unis, de l'Europe (Allemagne, Espagne, Finlande, France, Pays-Bas, Italie, Portugal, Suisse), de la Chine et de Taïwan.
Outre l'AMS, Endeavour acheminera le module de fret Express Logistic Carrier (ELC) qui sera attaché de façon permanente à l'ISS.
Après le dernier vol d'une navette en juin, celui d'Atlantis, 30 ans après la première mission d'un orbiteur, la Nasa dépendra des Soyouz russes pour acheminer ses astronautes à l'ISS en attendant qu'un autre vaisseau spatial américain, sans doute commercial, ne prenne la relève, mais pas avant 2015.
Les trois orbiteurs, Discovery, Endeavour et Atlantis ainsi qu'Enterprise, un véhicule expérimental n'ayant jamais volé dans l'espace, ont déjà été attribués à quatre musées américains.