Les néo-conservateurs américains comme Paul Wolfowitz sont aux anges, tout heureux de répéter l’aventure irakienne et d’aller exporter la démocratie à coup de missiles
Surréaliste, cette guerre en Libye. Une guerre sans objectif clair, sans stratégie de sortie, sans commandement unifié. Et dépourvue de logique, car s’il faut sauver des civils en Libye, pourquoi ne pas se soucier des civils menacés à Bahreïn, où la rébellion de la majorité chiite, depuis longtemps victime de discrimination, est impitoyablement écrasée par le pouvoir sunnite et les renforts venus d’Arabie Saoudite ?
En vertu du même principe (le devoir de protection), ne faudrait-il pas intervenir en Côte d’Ivoire, où des civils font les frais d’une guerre sauvage entre les forces de l’ex-président Bagbo, qui s’accroche au pouvoir, et celles du président Ouattara qui a été dûment élu ? En voilà une cause juste ! Ah ! Mais la Côte d’Ivoire n’a pas de pétrole...
Autre question : pourquoi la Ligue arabe n’a-t-elle pas elle-même mis en place la zone d’exclusion aérienne qu’elle réclamait formellement ? Parmi ces 21 pays arabes, il se trouve plusieurs armées bien équipées, celle d’Égypte notamment. Pourquoi les pays arabes ne sont-ils pas passés à l’action, au lieu de laisser les Occidentaux faire le sale boulot en territoire arabe ?
Dans un premier temps, quelques membres de la Ligue, dont le Qatar, étaient prêts tout au plus à mettre leurs bases à la disposition des troupes occidentales, mais la belle entente a volé en éclats dès les premières frappes, que la Ligue estime trop poussées. Ah bon ? Comme si l’imposition d’une zone d’exclusion n’était pas en soi un acte de guerre ! Quant à l’Union africaine, elle s’est vite défilée : ni vue ni connue.
Résultat : pour la troisième fois en sept ans, les Occidentaux interviennent militairement - et, depuis le retrait de la Ligue arabe, unilatéralement - en sol musulman, et, pour la deuxième fois, dans un pays producteur de pétrole. Et ce, sous commandement américain ?!
Car si la France et l’Angleterre ont voulu, pour le théâtre, être les premières à frapper, il ne s’était pas passé 12 heures que les Américains avaient pris le commandement des opérations, vraisemblablement parce qu’ils sont mieux équipés et mieux organisés. Et pendant ce temps, leur commandant en chef jouait au soccer au Brésil ?! Surréaliste, oui, vraiment.
Barack Obama, déjà enlisé dans sa guerre afghane, ne voulait pas de cette nouvelle incursion en territoire musulman (c’est Hillary Clinton qui lui a forcé la main), alors il faisait semblant qu’elle n’existe pas, à l’heure même où ses avions pilonnaient le complexe résidentiel de Kadhafi (au fait, que faisaient-ils dans le ciel de Tripoli ? L’offensive n’avait-elle pas pour but de protéger les insurgés de Benghazi ?).
Les néo-conservateurs américains comme Paul Wolfowitz sont aux anges, tout heureux de répéter l’aventure irakienne et d’aller exporter la démocratie à coup de missiles. (L’ingérence en Irak avait aussi, ne l’oublions pas, un objectif « humanitaire », celui de libérer les Irakiens d’un tyran).
Quant à Stephen Harper, qui aurait lancé nos troupes en Irak s’il avait été au pouvoir en 2003, il a vite sauté dans le camp des va-t-en-guerre en dépêchant six avions de chasse en Méditerranée. Mais quel besoin avait le Canada de déclarer la guerre à la Libye ? N’a-t-il pas fait plus que sa part en Afghanistan ?
Ne cherchons pas d’objectif clair dans cette opération improvisée et brinquebalante, dont tous les porte-parole se contredisent sur deux continents sans jamais s’expliquer clairement. Veut-on, en « libérant » la Cyrénaïde, la partition de la Libye ? Veut-on renverser Kadhafi, voire, dixit le ministre britannique des Affaires étrangères, carrément l’assassiner ? Veut-on installer au pouvoir un groupe d’insurgés dont on connaît fort peu de choses ? Sait-on ce que pense la majorité des Libyens ? Et les victimes civiles de ces frappes, qu’est-ce qu’on en fait ?
Surréaliste, cette guerre en Libye. Une guerre sans objectif clair, sans stratégie de sortie, sans commandement unifié. Et dépourvue de logique, car s’il faut sauver des civils en Libye, pourquoi ne pas se soucier des civils menacés à Bahreïn, où la rébellion de la majorité chiite, depuis longtemps victime de discrimination, est impitoyablement écrasée par le pouvoir sunnite et les renforts venus d’Arabie Saoudite ?
En vertu du même principe (le devoir de protection), ne faudrait-il pas intervenir en Côte d’Ivoire, où des civils font les frais d’une guerre sauvage entre les forces de l’ex-président Bagbo, qui s’accroche au pouvoir, et celles du président Ouattara qui a été dûment élu ? En voilà une cause juste ! Ah ! Mais la Côte d’Ivoire n’a pas de pétrole...
Autre question : pourquoi la Ligue arabe n’a-t-elle pas elle-même mis en place la zone d’exclusion aérienne qu’elle réclamait formellement ? Parmi ces 21 pays arabes, il se trouve plusieurs armées bien équipées, celle d’Égypte notamment. Pourquoi les pays arabes ne sont-ils pas passés à l’action, au lieu de laisser les Occidentaux faire le sale boulot en territoire arabe ?
Dans un premier temps, quelques membres de la Ligue, dont le Qatar, étaient prêts tout au plus à mettre leurs bases à la disposition des troupes occidentales, mais la belle entente a volé en éclats dès les premières frappes, que la Ligue estime trop poussées. Ah bon ? Comme si l’imposition d’une zone d’exclusion n’était pas en soi un acte de guerre ! Quant à l’Union africaine, elle s’est vite défilée : ni vue ni connue.
Résultat : pour la troisième fois en sept ans, les Occidentaux interviennent militairement - et, depuis le retrait de la Ligue arabe, unilatéralement - en sol musulman, et, pour la deuxième fois, dans un pays producteur de pétrole. Et ce, sous commandement américain ?!
Car si la France et l’Angleterre ont voulu, pour le théâtre, être les premières à frapper, il ne s’était pas passé 12 heures que les Américains avaient pris le commandement des opérations, vraisemblablement parce qu’ils sont mieux équipés et mieux organisés. Et pendant ce temps, leur commandant en chef jouait au soccer au Brésil ?! Surréaliste, oui, vraiment.
Barack Obama, déjà enlisé dans sa guerre afghane, ne voulait pas de cette nouvelle incursion en territoire musulman (c’est Hillary Clinton qui lui a forcé la main), alors il faisait semblant qu’elle n’existe pas, à l’heure même où ses avions pilonnaient le complexe résidentiel de Kadhafi (au fait, que faisaient-ils dans le ciel de Tripoli ? L’offensive n’avait-elle pas pour but de protéger les insurgés de Benghazi ?).
Les néo-conservateurs américains comme Paul Wolfowitz sont aux anges, tout heureux de répéter l’aventure irakienne et d’aller exporter la démocratie à coup de missiles. (L’ingérence en Irak avait aussi, ne l’oublions pas, un objectif « humanitaire », celui de libérer les Irakiens d’un tyran).
Quant à Stephen Harper, qui aurait lancé nos troupes en Irak s’il avait été au pouvoir en 2003, il a vite sauté dans le camp des va-t-en-guerre en dépêchant six avions de chasse en Méditerranée. Mais quel besoin avait le Canada de déclarer la guerre à la Libye ? N’a-t-il pas fait plus que sa part en Afghanistan ?
Ne cherchons pas d’objectif clair dans cette opération improvisée et brinquebalante, dont tous les porte-parole se contredisent sur deux continents sans jamais s’expliquer clairement. Veut-on, en « libérant » la Cyrénaïde, la partition de la Libye ? Veut-on renverser Kadhafi, voire, dixit le ministre britannique des Affaires étrangères, carrément l’assassiner ? Veut-on installer au pouvoir un groupe d’insurgés dont on connaît fort peu de choses ? Sait-on ce que pense la majorité des Libyens ? Et les victimes civiles de ces frappes, qu’est-ce qu’on en fait ?
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