vendredi 18 mars 2011

Comment le corps réagit-il aux radiations?

Le degré de radioactivité a été testé sur... (AFP)
Les fuites nucléaires au Japon soulèvent mille questions. À quoi s'exposent les travailleurs de la centrale, les secouristes et la population? Les informations provenant d'Asie sont très parcellaires, mais voici quelques repères: 
Q Que risquent les humains exposés à des niveaux anormaux de radioactivité?
R Les ravages sont proportionnels à la dose de radiations absorbée, donc, à leur intensité et au laps de temps durant lequel on y a été exposé.
La personne fortement irradiée en l'espace de quelques jours peut en mourir ou nécessiter des soins intensifs et vivre avec des séquelles à long terme. À partir d'un certain seuil, on parle du syndrome d'irradiation aiguë. C'est ce dont ont souffert plusieurs victimes de Tchernobyl et d'Hiroshima.
Si le corps a été exposé à une dose assez faible, il est mieux équipé, puisque les cellules se réparent d'elles-mêmes en environ deux mois. Il peut aussi supporter des doses modérées si elles sont délivrées assez progressivement (sur quelques mois ou années).
Lorsque le corps n'arrive plus à suivre ou que le processus de reproduction des cellules est déréglé, l'exposition chronique augmente les risques de cancer.
Q En combien de temps les symptômes apparaissent-ils?
R En cas de syndrome d'irradiation aiguë, cela varie entre quelques heures et quelques mois. Si les doses absorbées sont extrêmes, la mort peut survenir en 48 heures.
Les cancers favorisés par une exposition plus faible, mais chronique n'apparaissent pas avant plusieurs années.
Q Comment protéger sa santé après un accident nucléaire?
R Le meilleur moyen est de s'éloigner le plus possible (et rapidement) de la source radioactive, puisque certaines substances traversent même le plomb.
En attendant, il faut fermer ses fenêtres et la ventilation pour ne pas respirer la poussière radioactive, et porter un masque à l'extérieur. Il faut aussi se couvrir et se laver régulièrement. Et prendre bien soin de ne consommer aucun aliment contaminé.
Lorsque des substances radioactives ont été ingérées ou inhalées, on devient soi-même radioactif.
Q Peut-on se soigner après avoir été fortement irradié?
R Si les doses n'étaient pas extrêmes, divers traitements permettent parfois de rétablir l'immunité et d'éviter la mort: transfusions sanguines, facteurs de croissance, greffes de moelle osseuse. On peut aussi traiter les infections avec des antibiotiques, des antiviraux et des antifongiques. D'autres remèdes aident à combattre l'anémie ou à excréter les substances fixées dans le corps.
On protège par ailleurs la glande thyroïde en la saturant d'iode pour qu'elle n'absorbe pas l'iode radioactif qui la détruit et la dérègle. Si le mal est fait, il est possible de prendre des hormones de synthèse.
En cas d'exposition à des doses modérées, les ravages surviennent à plus long terme. La moelle osseuse, les seins, le côlon, les poumons et l'estomac sont particulièrement vulnérables aux cancers liés aux radiations. Viennent ensuite la vessie, l'oesophage, les ovaires, les testicules, le foie et la thyroïde. La peau, le cerveau, les reins et les glandes salivaires sont moins souvent atteints. Voici les symptômes qui touchent chaque système s'il est exposé à de fortes doses.
1 CUIR CHEVELU
Perte des cheveux, qui tombent par touffes après deux ou trois semaines. Lorsque la perte est temporaire, les nouveaux cheveux n'ont pas toujours la même texture ni la même couleur.
2 CERVEAU ET SYSTÈME NERVEUX
Maux de tête, nausées, fatigue, fièvre, vertiges, évanouissements, problèmes neurologiques, confusion, délire, convulsions, coma, oedème, méningite.
3 YEUX
Cataractes.
4 BOUCHE ET GORGE
Rougeur, douleur, tuméfaction, ulcères, sécheresse, saignements incontrôlés.
5 Glande THYROÏDE
Hypertrophie, hypothyroïdie (qui dérègle le métabolisme), destruction. Forts risques de cancer pour les enfants.
6 POUMONS
Bronchite, pneumonie, fibrose, insuffisance respiratoire.
7 COEUR
Accélération du rythme cardiaque, inflammation, douleurs thoraciques, problèmes vasculaires, défaillance.
8 ESTOMAC
Nausées, ulcères, hémorragie interne, vomissements.
9 INTESTINS
Ulcères, hémorragie interne, diarrhée sévère, déshydratation.
10 SYSTÈME REPRODUCTEUR
Infertilité (permanente chez la femme, parfois temporaire chez l'homme).
11 MOELLE OSSEUSE et SANG
Diminution des globules blancs (affaiblissement du système immunitaire et infections). Diminution des plaquettes (défaut de coagulation et hémorragies internes). Diminution des globules rouges (anémie). Destruction totale.
12 PEAU
Rougeurs, démangeaisons, brûlures, formation d'ampoules, tuméfaction, changement de pigmentation et de pilosité, suintement, saignements, desquamation, nécrose. Risques accrus de cancer en cas d'exposition chronique.
13 FOETUS
Risques de malformations, microcéphalie, retards de croissance, troubles mentaux, mort intra-utérine ou à la naissance. Risques accrus de cancers juvéniles.
14 ADN
Mutations génétiques et aberrations chromosomiques susceptibles de causer des cancers et d'être transmises de génération en génération.
cyberpress

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