Nom de code : STS-133. C'est la 133e mission d'une navette spatiale (la 39e pour Discovery), mais elle semble ne jamais devoir décoller. En cause, des incidents en chaîne qui clouent la navette au sol depuis sa date de lancement initiale, le 1er novembre 2010.Pourtant, tout allait bien fin octobre. La météo était bonne, avec une probabilité d'accord pour lancement du service météo ("weather go") culminant à 80 %. Mais le 29 octobre, la Nasa découvre un problème de pressurisation du réservoir externe. Le gros cylindre orange, caractéristique des navettes américaines, présente des signes de fuites et des craquelures. Rempli d'hydrogène et d'oxygène liquide, il peut se transformer en bombe s'il n'est pas parfaitement étanche. Reports en série Le directeur de vol décide alors de reporter la mission de 24 heures, le temps d'effectuer les vérifications nécessaires, même si la météo pour le lendemain est moins prometteuse (70 %). Le service météo n'aura pas besoin de donner son avis : une nouvelle fois, des fuites sont détectées lors du remplissage du réservoir externe. Le lancement est à nouveau remis au lendemain, 3 novembre. Mais un nouvel incident vient clouer les astronautes au sol : cette fois, il s'agit d'un problème électrique dans le moteur principal de la navette. Qu'importe, le lancement est reporté au 4 novembre. Au matin du 4 novembre, le lancement est impossible : le voyant rouge "no go" (pas de départ) vient, cette fois-ci, du service météo, pour qui les probabilités de conditions favorables n'étaient que de 20 %. Le lancement est remis au lendemain..., mais le sort s'acharne, car ce n'est pas encore le 5 novembre que Discovery décollera : une nouvelle fuite d'hydrogène est détectée et interdit tout lancement. Tentées de reporter le lancement de quelques jours seulement, les équipes de la Nasa décident finalement de se donner du temps. Un nouvel objectif est fixé, ce sera le 30 novembre. Le spectre d'Ares Mais au fur et à mesure de leurs travaux, les ingénieurs se rendent compte que le problème est plus complexe que prévu, et qu'ils ne parviennent pas à le comprendre. Le 3 décembre, le 17 décembre, puis finalement le 3 février 2011 sont successivement évoqués pour un nouveau compte à rebours. "Le seul problème qui persiste est celui des craquelures, dont nous n'arrivons pas à identifier l'origine", explique au Point.fr un porte-parole de la Nasa. "Nous avons mené un test de remplissage vendredi 17 décembre, et tout s'est bien déroulé, Discovery va d'ailleurs retourner dans son hangar aujourd'hui", ajoute-t-il. Il n'empêche que tout le monde au Centre spatial Kennedy a en tête les mésaventures de la fusée expérimentale Ares 1-X, qui avait failli ne jamais décoller. Ce test, comme tous les remplissages du réservoir, coûte des centaines de milliers de dollars à la Nasa, qui peine déjà à boucler son budget. Pour les équipes, la situation est très embarrassante : elles n'ont pas réussi à reproduire les craquelures qui étaient apparues lors des premières tentatives de lancement. Même si tout s'est bien déroulé lors du test, rien ne dit que le problème soit résolu. De plus, pour les astronautes, ces reports à répétition sont une source de stress supplémentaire. "Ils continuent l'entraînement, et ils ont même pu prendre quelques jours de vacances", rassure la Nasa. L'ISS attend sa livraison Le succès de la mission devient urgent : la Station spatiale internationale (ISS) attend avec impatience la livraison du module multi-usage Leonardo. Après avoir été utilisé pour transporter du fret de la Terre vers l'ISS et de l'ISS vers la Terre, ce conteneur italien a été transformé pour devenir un élément permanent de l'avant-poste orbital. Les navettes sont les seules à pouvoir acheminer de gros éléments de l'ISS en orbite, et l'achèvement de sa construction dépend donc de ces orbiteurs au seuil de la retraite. Un robot humanoïde doit, par ailleurs, être installé dans l'ISS et devenir un membre permanent de l'équipage en accomplissant des tâches quotidiennes, mais il ne constitue pas une partie vitale de la mission. Le ravitaillement de l'ISS n'est pas un problème : "STS-133 n'est pas une grosse mission de ravitaillement, et des vaisseaux russes et japonais vont approvisionner la station début 2011", explique le porte-parole de l'agence spatiale américaine, qui ajoute toutefois que "les expériences liées aux nouveaux matériels en attente de livraison seront retardées". Rendez-vous le 3 février pour une nouvelle tentative de lancement. |
jeudi 23 décembre 2010
NASA - L'impossible dernière mission de Discovery
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