samedi 18 décembre 2010

Dernier jour au bout du monde

À travers le récit de ses périples, Claire Meynial vous révèle tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les voyages et qu'on ne vous dit jamais.
Cela se confirme : la Nouvelle-Zélande est un aimant. Au spa du Sofitel, l'esthéticienne aux doigts de fée est une Française qui "a rencontré son Kiwi à Londres". Et elle l'a suivi. Hier, j'ai dîné avec une Allemande, Nicola, qui, après avoir démissionné de son boulot dans la finance à Francfort, a entamé trois mois et demi de voyage ici et se demande bien si elle ne va pas rater son avion du retour. Pourquoi ne pas rester, en effet ? Ce matin, je vais visiter un hôtel qui vient de rouvrir, à sept kilomètres du centre, au bord du lac, mais on pourrait aussi bien être au bout du monde. La salle à manger donne sur le lac et en face, les pics Walter et Cecil veillent. Le légendaire Earnslaw, bateau à vapeur qui carbure au charbon depuis 1912, mais sur lequel ne voguent aujourd'hui que de paisibles touristes, passe et repasse. Le soleil tape sur la terrasse et la piscine, à pic sur le lac, c'est un bel été qui s'annonce, ce serait une jolie façon de l'entamer que de passer quelques jours ici. "Nous sommes archi pleins pour Noël", assure la représentante du Matakauri Lodge, et je veux bien la croire, qui ne voudrait pas venir ici ?
Mais l'aéroport m'attend. Queenstown-Christchurch, Christchurch-Auckland, la "grande ville" qui aura été mon seul contact avec l'île du Nord ce soir. À l'employée de la poste d'où j'envoie quelques cartes postales, je demande quand elles arriveront. "Environ deux semaines ?" répond-elle, pas bien sûre. J'allais presque oublier : l'Europe est loin d'ici. Demain, je pars pour Singapour, avant de rejoindre Paris. Il paraît qu'il neige sur la tour Eiffel. Peu importe. Dans quelques jours, je repars pour Miami, ses golfs, ses retraités, ses yachts, ses bars à salsa. Vive la mélatonine. 
Queenstown, la ville où l'on ne peut pas ne rien faire. Ici, le "disc golf", une sorte de golf avec un Frisbee © Claire Meynial
Lepoint.fr

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