Dès qu'on s'engage dans les rues, c'est le chaos total. La ville est un immense chantier et la circulation est infernale.
PHOTO: ANDRÉE LEBEL, LA PRESSE
Mais dès qu'on s'engage dans les rues, c'est le chaos total. La ville est un immense chantier et la circulation est infernale avec ces milliers de tuktuks brinquebalants qui foncent à toute allure dans les ruelles sombres, où les familles sont regroupées autour d'un feu de bouses de vache.
On ne peut pas dire que la ville est accueillante. Elle est si vaste qu'il n'y a pas de véritable centre-ville. La capitale de l'Inde regroupe sept villes, fondées par différentes dynasties. C'est ce qui explique en partie son étendue. Et malgré le fait qu'elle compte 16 millions d'habitants, Delhi ne possède ni gratte-ciels ni tours d'habitation. Entre les bungalows construits par les Britanniques et les magnifiques espaces verts, il y a des quartiers surpeuplés où l'on arrive à peine à respirer. Sans compter qu'il faut parfois se pincer les narines tant les odeurs sont fortes.
Comme mon itinéraire ne prévoyait qu'une journée à Delhi, un tour de ville s'imposait pour essayer d'en voir le plus possible.
Autre arrêt touristique à Jama Masjid, la plus grande mosquée de l'Inde. Impressionnante, mais pas autant que la vie aux alentours.
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Notre guide nous amène d'abord dans le Vieux-Delhi pour visiter Qutab Minar. La tour de cet immense complexe célèbre la victoire moghole sur les Rajpoutes. Elle a été construite avec les pierres des temples hindous qui s'élevaient autrefois sur ces terres. L'atmosphère est un peu sinistre malgré les nombreuses perruches qui virevoltent au-dessus de nos têtes et les saris colorés des femmes indiennes.
Autre arrêt touristique à Jama Masjid, la plus grande mosquée de l'Inde. Impressionnante, mais pas autant que la vie aux alentours. Dans ces ruelles étroites, où les fils électriques s'entremêlent à faire peur, chacun vaque à ses occupations. Des hommes transportent des matériaux de construction et des femmes s'activent à la réfection d'un trottoir pendant que les enfants suivent les touristes. Les ânes peinent sous les charges et de maigres chevaux tirent de vieilles charrettes. Les étals du marché longent la rue, ce qui oblige parfois les vendeurs à les déplacer de quelques pouces pour permettre aux voitures de passer. Le plus incroyable, c'est qu'il n'y a aucune animosité. Chacun essaie de satisfaire les autres avec une infinie patience.
Nous passons devant le grandiose fort Rouge, conçu comme une ville dans la ville, avant de nous diriger vers India Gate, la réplique indienne de l'Arc de triomphe. Autre quartier, autre atmosphère. « Ce sont nos Champs-Élysées », répète fièrement le guide en parlant du Rajpath, l'artère à plusieurs voies qui s'étend d'India Gate jusqu'aux édifices du parlement. De chaque côté de cette majestueuse avenue, bordée d'arbres et agrémentée de fontaines, on aperçoit les bungalows construits pour les hauts fonctionnaires britanniques au début du XXe siècle. Ces spacieuses demeures sont maintenant habitées par les ministres et la jet set de Delhi.
Situés au coeur du New Delhi résidentiel, les jardins Lodi sont l'un des plus beaux espaces verts de la ville. On peut y voir les tombeaux des sultans d'anciennes dynasties. Mais c'est au parc Raj Ghat, le long de la Yamuna, qu'a été incinéré mahatma Gandhi. Beaucoup d'Indiens vont se recueillir devant la flamme qui brûle à sa mémoire. C'est aussi dans ce parc que reposent les anciens premiers ministres Indira Gandhi et son fils Rajiv. Le lieu est si calme et luxuriant qu'on se croirait à des centaines de kilomètres de la ville.
Après un excellent repas dans l'ambiance coloniale du chic hôtel Maidens, c'est le bain de foule à la gare de Delhi où il faut se frayer un chemin entre les gens assis et couchés par terre. Que de contrastes en une seule journée!
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