Pas toujours facile de savoir quoi porter le matin. Quand une pile de vêtements s'amoncelle sur notre lit et que personne ne se trouve dans les parages pour nous donner des conseils, le web vient à notre rescousse. Pour le meilleur et pour le pire. Ce n'est certainement pas un hasard si c'est dans la ville de Sex and the City que sont nés récemment deux sites qui veulent aider les indécis de la mode. Le premier à voir le jour a été Fashism. «À l'époque, il n'existait pas d'endroit où l'on pouvait demander des conseils sur notre tenue vestimentaire, explique sa fondatrice, Brooke Moreland. Il n'y avait pas de lieu où avoir un avis instantané sur son look.» Elle a donc créé un outil où les internautes peuvent téléverser des photos d'eux pour soumettre leur tenue vestimentaire au jugement populaire. Un an plus tard, un autre site du genre, Go try it on, a vu le jour. Sur Fashism, les internautes indiquent s'ils «aiment» ou «détestent» le look, tandis que sur Go try it on, on conseille de «garder» ou de «changer» les vêtements. Le verdict des internautes - composés principalement de jeunes femmes - peut être sans appel, comme l'a constaté Émilie, qui s'est soumise au jeu pour La Presse. Sa tenue, un long chandail gris porté sur des leggings, a été durement jugée. À l'unanimité, les utilisateurs de Go try it on et Fashism ont décrété que ce n'était pas de bon goût. Au final, seulement 15% des gens qui ont vu le look d'Émilie sur Fashism ont indiqué qu'ils l'aimaient. Un coup dur pour l'ego. «Je pense que la photo n'était pas à mon avantage, parce que dans la vraie vie, je me suis souvent fait dire que ce chandail était beau», dit Émilie. Les utilisateurs de Go try it on n'ont pas été plus tendres et lui ont recommandé de changer ses vêtements. Avec ce dur verdict est toutefois venu un baume, chaque site faisant une place à la critique constructive. «Ne mets pas le chandail si bas, il devient trop étiré au niveau de ta poitrine», a indiqué une utilisatrice de Fashism, dont le plus récent look avait obtenu 86% de la faveur populaire. «On essaie de donner aux gens des avis qui soient utiles, sans être méchants, dit la fondatrice de Go try it on, Marissa Evans. Nous avons une équipe qui surveille le site pour s'assurer que les commentaires restent de qualité.» Brooke Moreland affirme que, sur Fashism, les commentaires déplacés ne sont pas légion. «Les gens veulent généralement aider. De temps en temps, on voit un commentaire méchant, mais la plupart du temps, ce sont des critiques pertinentes.» Un ami dans le sac à main Tant chez Fashism que chez Go try it on, on mise beaucoup sur les applications mobiles pour attirer de nouveaux adeptes. Le but: que les utilisateurs ne soient jamais à court d'opinions quand ils magasinent. Brooke Moreland a créé l'application qu'elle voulait. «J'avais besoin d'une application qui me parle, car j'aime avoir des conseils, j'aime avoir la validation de gens de l'extérieur», dit-elle. Trois ans après la mise en ligne de son site, 80% des utilisateurs se servent de son application sur un appareil mobile. Dans la cabine d'essayage d'une boutique, ils peuvent prendre en photo les vêtements qu'ils essaient avant de demander l'avis des internautes et de passer, éventuellement, à la caisse. Généralement, les commentaires ne tardent pas. Mais les amis virtuels ont le clic rapide et, contrairement aux vrais amis, n'ont pas à faire preuve de tact. Émilie, notre testeuse, reconnaît que son propre jugement a été sans appel. «Je me sens coupable, car j'ai moi-même voté très rapidement sur les looks des gens, avoue-t-elle. C'est facile de juger, il n'y a que deux boutons et on n'a pas à justifier son choix.» |
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