«Cette étude représente une avancée remarquable. Elle peut potentiellement aboutir à une guérison des personnes souffrant d'hépatite C et ne répondant pas aux thérapies existantes», souligne le Dr Stuart Gordon, un des responsables du service d'hépatologie à l'hôpital Henry Ford à Detroit (Michigan, Nord), coauteur de l'étude.
«Nous allons (ainsi) bientôt disposer d'un nouveau traitement standard pour les malades souffrant d'hépatite C», ajoute-t-il soulignant que cette étude ouvre la voie «à une nouvelle ère de développement d'antiviraux pour traiter l'hépatite C», contre laquelle il n'existe pas de vaccin.
Les résultats de cet essai clinique paraissent dans le New England Journal of Medicine daté du 31 mars.
Pour cette recherche, les médecins ont traité plus d'un millier de patients dans plusieurs pays dont les États-Unis et le Canada, avec la thérapie actuellement utilisée consistant en une combinaison de peginterféron et de ribavirine (Rebetol) pendant quatre semaines.
Un groupe de contrôle a continué à seulement recevoir du peginterféron et du ribavirine 44 semaines de plus, tandis qu'un deuxième groupe a suivi ce même traitement plus du bocéprévir durant 32 semaines.
Un troisième groupe a reçu cette même trithérapie pendant 44 semaines.
Les participants des deux groupes traités avec du bocéprévir ont montré des taux nettement plus élevés de réponse virologique soutenue, à savoir la disparition des traces du virus dans leur sang.
Ce taux a été de 59% et de 66% dans les groupes 2 et 3 respectivement, contre 21% dans le groupe témoin.
Chez les patients dont le virus de l'hépatite C était indétectable après huit semaines de traitement, le taux de réponse virologique a atteint 86% après 32 semaines avec la trithérapie (bocéprévir, peginterféron et ribavirine) et 88% à 44 semaines.
Une réponse virologique soutenue se traduit généralement par une éradication durable du virus ou une guérison.
Le bocéprévir est une molécule développée par le laboratoire Merck qui neutralise la protéase du virus de l'hépatite C, un enzyme permettant au virus de se multiplier.
Le bocéprévir est une nouvelle classe d'anti-viraux ciblant spécifiquement cette fonction chez ce pathogène qui fait l'objet d'une procédure prioritaire d'approbation de mise sur le marché par la FDA, l'agence américaine des médicaments et des produits alimentaires.
Au moins 3,2 millions d'Américains sont infectés avec le virus de l'hépatite C, selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Les CDC estiment que plus de 12 000 personnes meurent chaque année aux États-Unis de maladies hépatiques et de cancer du foie liés à l'hépatite C.
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