«Les Libyens ont besoin de nous sur trois points», a énuméré le Premier ministre britannique David Cameron dans une allocution ouvrant la réunion, vers 13h00 GMT (9h00 à Montréal).
«D'abord, nous devons réaffirmer notre engagement à la résolution (1973) de l'ONU et à (notre) alliance élargie... Puis nous devons accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire. Troisièmement, nous devons aider la population libyenne à définir son avenir», a-t-il ajouté.
La principale formation d'opposition, le Conseil national de transition (CNT), qui avait envoyé une délégation, n'a pas été autorisée à siéger officiellement autour de la table, mais elle a enregistré plusieurs avancées.
Mahmoud Jibril, son responsable des affaires internationales, a successivement rencontré la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et son homologue britannique William Hague.
Qui plus est, l'entourage de Mme Clinton a annoncé l'envoi prochain d'un diplomate, Chris Stevens, à Benghazi, le fief de la rébellion dans l'est de la Libye, où la France a pour sa part décidé de nommer un ambassadeur, Antoine Sivan, en passe de prendre ses fonctions.
Ainsi conforté, le CNT -seulement reconnu à ce stade par la France et le Qatar- a promis dans un communiqué des «élections libres et justes» et souligné ses «aspirations à un État uni, libre et moderne», cherchant ainsi à écarter toute solution de partition du pays. Il devait donner une conférence de presse dans les locaux du ministère britannique des Affaires étrangères.
L'absence de l'opposition à la conférence a été justifiée par son statut encore officieux et par le fait que la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU - qui autorise l'intervention militaire pour protéger les civils libyens - ne donne aucun mandat en vue d'un changement de régime. De plus, l'opposition libyenne apparaît encore largement divisée.
Les ministres des Affaires étrangères de 36 pays, dont le Koweït, la Jordanie, le Liban, le Maroc, le Qatar, la Tunisie, la Turquie et les Emirats arabes unis, étaient au rendez-vous mardi.
Mais si l'OTAN et l'ONU étaient représentées au plus haut niveau, la Ligue arabe - dont le soutien est jugé critique - n'a dépêché qu'un ambassadeur, Hesham Youssef, tandis que l'Union africaine (UA), pourtant dûment invitée, n'a pas fait le déplacement après avoir critiqué les frappes.
La réunion de Londres affiche un triple objectif: afficher l'unité la plus large possible après une semaine d'atermoiements avant que le commandement de l'ensemble des opérations soit confié à l'OTAN, discuter des besoins humanitaires de la population libyenne, et, plus délicat encore, envisager la suite politique des événements.
La chute du colonel Mouammar Kadhafi n'étant pas un but de guerre reconnu, les participants évoquent souvent son départ de manière elliptique, prenant soin de préciser qu'il appartient au peuple libyen de se déterminer.
Le président américain Barack Obama a ainsi réaffirmé lundi qu'il n'était pas question de réitérer l'erreur de l'invasion irakienne. L'Italie a envisagé une formule d'exil du colonel Kadhafi. Plusieurs capitales, dont Londres, sont d'abord apparues hostiles à toute formule qui permettrait au dictateur d'échapper à des poursuites mais elles pourraient infléchir leur position.
«Bien entendu, je crois qu'il devrait faire face à la Cour pénale internationale (CPI, dont le siège est à La Haye) mais là où il va, s'il s'en va, dépend de lui», a déclaré mardi M. Hague.
Un exil reste «juridiquement» une possibilité, étant donné que le colonel Kadhafi n'est «pas encore» accusé ou recherché par la CPI, a pour sa part déclaré la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez.
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